Installations de désinfection d'eau potable par Dosatrons
En 2005, AMITHABHA FRANCE, association d’amitié bouddhiste, branche Kagyud du bouddhisme en relation avec le monastère de kagyu, nous a contacté après notre mission à Sera en 2004, afin de résoudre le problème de la qualité bactérienne des eaux des forages du monastère.
Sur la base de renseignements fournis par AMITABHA FRANCE, nous avons proposé de fournir des Dosatrons pour désinfecter l’eau par chloration à l’eau de javel, AQUASSISTANCE se chargeant aussi de la mise en place : 3 Dosatrons ont été prévus, le montage semblant relativement aisé (tuyauteries PVC).
La mission était composée de MM Christian RODIER et Christian TULEU.
Personnes rencontrées.
Kaguy Monastery
- Tsewang TARCHIN, vice Président
- HE AYANG Rimpoché, Président
- Nawang, laïque tibétain en charge des travaux sur le site du monastère
- Lalit, plombier indien, salarié du monastère
Karma Temple
- KARMA Rimpoché, Président
- Nawang, plombier indien, salarié du monastère
- Rinchen MONDI JI MAN, ingénieure chinoise, bénévole pour les travaux d’extension du temple
Déroulement de la mission.
Samedi 11 février
Voyage en avion Paris-Bangalore direct et accueil à 1h du matin par un jeune secrétaire laïque du monastère (Lhaktse) et un chauffeur pour nous conduire à l’hôtel. Le matin, route vers kagyu (200km) avec un passage à Mysore pour acheter l’eau de javel (20kg).
Dimanche 12 février
Visite des lieux et plusieurs surprises : les tuyauteries en pied des deux châteaux d’eau sont en fonte grise à brides et non en PVC. Mais on nous assure qu’à Kushalnagar (5km) on trouvera tous les accords possibles (brides, vannes tubes..). Les diamètres sont 4 et 3, de même les pompes sont 7,5 et 5,5 HP et non 2x7, 5HP. Pas de groupe électrogène, mais redémarrage automatique avec le retour du courant et, semble t-il, des horaires fixes pour les coupures sur le réseau électrique indien. Un tibétain est en charge de la gestion des pompes (trop plein au château d’eau par surverse visible).
Pour le troisième forage (éolienne), le réservoir qu’elle alimente (financement de l’Agence de Bassin Seine Normandie) sert seulement de relais pour alimenter un réservoir au sol de 60m3 dans le village mitoyen du temple, lui- même alimenté par un autre forage (12HP) – liaison en acier galvanisé (diamètre 3).
Présence d’un deuxième château d’eau surélevé de 100m3 alimenté par un autre forage équipé d’une pompe de 5,5HP et desservant la partie la plus haute du village.
Nous avons donc 4 forages à équiper plus celui du temple Karma qui se trouve à 5km (autre surprise) et non dans l’enceinte de Kagyu. Nous ne connaissons pas naturellement le débit des pompes (aucun document) et décidons donc d’installer les 2 D20 sur les 2 réservoirs du monastère de Kagyu et le D8 pour karma Temple et de proposer de fournir deux autres Dosatrons ultérieurement pour le village.
Lundi 13 février
Déplacement à Kushalnagar pour acheter tuyaux, raccords et vannes pour installer les Dosatrons avec Nawang, laïque tibétain en charge des travaux pour tout le monastère et qui sera notre interlocuteur durant notre séjour (anglais courant). Visite en rentrant au Golden Temple où une installation d’UF pour eau de boisson, mise en place il y a deux ans, ne fonctionne plus.
Le soir, arrivée des Dosatrons.
Mardi 14 février
Montage d’un premier D20 sur la pompe 5,5HP, quelques problèmes de brides après démontage des tuyaux en fonte, avec l’aide de Nawang, de Lalit et de quelques moines.
Mercredi 15 février
Mise en route et seulement un débit de 6,5m3/h pour une pompe de 5,5HP, un D8 aurait suffit mais trop tard.
Fin des achats pour le deuxième Dosatron.
Jeudi 16 février
Montage du deuxième Dosatron avec la pompe de 7,5HP (réservoir 150m3), et problème de fuite sur le réseau d’arrivée et de distribution (PVC) du premier réservoir équipé (100m3).
Vendredi 17 février
Fin du montage, et des fuites. On dose du chlore et on a 0,2 divisé par 0,3 ppm à l’entrée des réservoirs (alimentation par surverse).
Visite au karma Temple. Ils ont un forage équipé d’une pompe 7,5HP qui alimente un château d’eau surélevé. L’eau va ensuite dans une bâche enterrée dans le temple d’où une pompe de 5,5HP alimente un réservoir plcé sur le toit qui alimente à son tour par gravité deux bâches placées sur les deux ailes du temple pour la distribuer. Un autre réseau est en attente pour alimenter les toilettes !!
Ils ne savent pas où installer le Dosatron, qui de toute manière, devra être changé car trop petit, vu la pompe (ils pensent supprimer la pompe intermédiaire). Ils feront l’installation eux-mêmes avec l’aide de l’équipe de kagyu. Le monastère doit passer de 100 à 300 moines d’ici à 2 ans.
Samedi 18 février
Premiers contrôles : 0,1mg/l à la sortie des châteaux d’eau, nous augmentons la concentration dans les bacs de préparation à 0,2 mg/l pour obtenir 0,3 divisé par 0,4 mg/l à l’entrée des réservoirs et avoir 0,2 mg/l à la distribution (contrôle par colorimètre Cifec laissé sur place). Choc sur le premier réservoir, à 750mg/l pour pallier à des pompages courts : 2h/j pour 100m3.
Visite de Nawang et de l’ingénieure chinoise pour voir nos installations et organiser la vérification du débit de leur installation (10 à 12 m3/h). Ils vont se procurer à Hong Kong des testeurs électronique de chlore libre pour faciliter les mesures.
Dîner de remerciement à Kushalnagar offert par le vice président à toute l’équipe.
Dimanche 19 février
Rédaction de la notice d’exploitation. Dernières consignes.
Inauguration des deux dosatrons avec AYANG Rimpoché, CEO de kagyu et remise du certificat de réception.
Contrôle du chlore : 0,2 mg/l à la borne fontaine près du château d’eau.
Lundi 20 février
Retour à Bangalore et départ pour Paris à 2h le mardi 21 février.
Bilan de l’intervention
Le constat après cette intervention est le suivant :
- nécessité absolue d’effectuer une étude préalable sur site afin d’éviter les problèmes ou oublis survenant au moment de la réalisation, avec pour notre cas :
1. Nombre de forages exacts
2. Débits à traiter
3. Nature des tuyauteries
Malgré tout, les deux installations mises en route fonctionnent bien et la formation du personnel est assurée. Les responsables sont conscients du bienfait de la désinfection de l’eau (maladies de peau, gastro…) et veulent inculquer aux jeunes moines et aussi aux jeunes laïques de la région, la nécessité d’utiliser une eau désinfectée pour leur santé.