« il y a des enseignements pour atteindre à l’éveil, mais j’ai un enseignement, Phowa, qui offre l’éveil sans méditation »  Marpa

 


Traduction du maître Ayang Rinpoché en janvier 2009 à France Télévisions, pour l'émission Sagesses Bouddhistes du dimanche matin sur France 2.

Brève présentation du Phowa

L’événement le plus terrifiant de la vie est le moment de la mort, et elle vient à tous sans égard pour la richesse, la beauté, l’intelligence ou la renommée.
La mort est inévitable, mais la manière dont vous mourez, terrifié et confus, ou avec confiance et maîtrise spirituelle dépends de vous.

Phowa, ou « transfert de conscience au moment de la mort » est la méthode bouddhiste qui permet lorsque l’on est arrivé à la fin de la vie d’atteindre à l’éveil. Par une combinaison de visualisations, de techniques avec les souffles et de récitations qui est pratiquée au moment de la mort, la conscience est éjectée par l’ouverture coronale évitant, ainsi, la renaissance dans les six royaumes de l’existence cyclique. A partir de cette ouverture, la conscience peut-être transférée directement en Dewachen, terre pure du Bouddha Amitabha. Naropa dit « il y a neuf portes qui sont celles du monde, mais seulement une porte qui est celle du Mahamudra. Si vous fermez les neufs portes, vous obtiendrez ensuite le chemin de la libération sans aucun doute ».

Dans les écrits de Marpa le traducteur, « Si vous pratiquez Phowa, alors au moment où la mort approche, vous n’aurez aucun désespoir. Si à l’avance vous vous êtes habitués au chemin de Phowa, alors à l’heure de la mort vous serez plein de confiance, de gaîté…. ». Il est enseigné qu’une fois en Dewachen, il n’y a plus de retour dans les royaumes samsariques et qu’il est rapide et facile de réaliser l’éveil en cette terre pure. Ainsi, Phowa est comme une police d’assurance, si vous ne réalisez pas l’éveil de votre vivant, vous vous assurez de cet accomplissement après la mort.

Il est dit que, des six « Yogas de Naropa », Phowa est le chemin le plus rapide et le plus direct qui libère de la souffrance du Samsara et conduit à l’éveil. Marpa a promis « il y a des enseignements pour atteindre l’éveil, mais j’ai un enseignement, Phowa, qui offre l’éveil sans méditation ».

Cette pratique est particulièrement appropriée de nos jours où la plupart d’entre nous n’ont pas la possibilité d'effectuer de longues pratiques ou la méditation solitaire. De ce fait, à cause de l'accablante paresse qui nous pousse sans cesse à ajourner notre pratique, nous avons besoin d'une méthode simple et directe qui nous permette de transformer le stress de la vie quotidienne en force pour trancher notre attachement aux apparences illusoires et actualiser notre propre nature de Bouddha. Notre vie est très courte et peut prendre fin brutalement. Quand la mort surviens, nous n’avons aucune possibilité d’y échapper: ni notre richesse accumulée ni notre renommée ne peuvent nous aider, excepté les précieux enseignements.

Les Tibétains considèrent qu’il est extrêmement important de pratiquer Phowa pour la personne mourante et récemment décédée. Les pratiquants suffisamment accomplis peuvent utiliser cette méthode peu compliquée et puissante pour le bénéfice des autres personnes et des animaux qui ont atteint la fin de leur vie. 

Une retraite de Phowa avec un Lama qualifié a, généralement, comme résultat l’ouverture du canal central et la réalisation claire et tangible des signes d’accomplissement. L’apparition de ces signes assure le pratiquant de l’accès réussi aux champs purs de l'éveil lorsque Phowa est pratiqué au moment de la mort.

Le pratiquant sincère qui s'en remet totalement à un Lama qualifié et aux enseignements peut expérimenter les signes de Phowa en recevant la transmission orale de bénédictions (lung). Ceci a été expérimenté par de nombreux pratiquants dans le monde. Considérant qu‘il faudrait des années pour réaliser les signes d’accomplissement en pratiquant seul, en présence d’un maître de Phowa, les signes surgissent plus facilement. C’est le grand bénéfice du Phowa: les signes de l’accomplissement s’obtiennent rapidement, sans des années de stricte pratique de la méditation. Après avoir obtenu les signes, vous pouvez affronter la mort avec confiance.

Phowa est enseigné par toutes les écoles du bouddhisme tibétain, mais la lignée Drikung Kagyu a une place particulière dans cette pratique.  
Ayang Rinpoché enseigne Phowa tant de la lignée Nyingma que Drikung Kagyu. Tous les Tibétains sont familiarisés avec cette pratique: tous les 12 ans, une ville de tentes et de pèlerins apparaît autour du petit temple Drikung de Bhum Ngu Sumdo  pour trois semaines de pratique intensive de Phowa par le plus haut Tulku des Lamas Drikung. 
Si le Phowa est pratiqué sans les précautions essentielles, sans le support d’une initiation reçue d’un maître qualifié, les  résultats ne seront pas les mêmes et le pratiquant sera confronté à des dangers. L’initiation rendra la pratique sûre et les bénédictions de la lignée couleront naturellement pour le disciple, apportant des résultats rapides. 

AMITABHA  FRANCE 
Association loi 1901, Journal Officiel du 29 juillet 2000 sous le N° 2522